Démocratie de l’expertise

Convention « citoyenne » pour le climat ?

« Nous nous sommes nourris d’échanges avec des experts et des représentants économiques, associatifs et publics, afin d’être en capacité de rédiger des mesures concrètes, en connaissance de cause et en toute indépendance ». Cet « être en capacité » fleure déjà le jargon néo-technocratique.
« Certains ont parfois essayé de nous orienter, révèle un conventionnel, mais on n’a pas l’impression d’avoir été manipulés »… Orienter, certes, mais juste « pour s’assurer que les citoyens ne ratent pas un sujet » confie l’un eux. Sinon, un observateur constate que le « groupe d’appui » a eu un accès illimité aux citoyens et leur a même parfois suggéré la rédaction de certaines propositions… Un autre s’étonne de la rareté des débats contradictoires et révèle que « certains “citoyens” ont coupé court à des débats en disant “l’expert l’a dit” »… Mais Thierry Puech, co-président du comité de gouvernance, assure, droit dans ses bottes, que « les expertises étaient variées et [qu’]aucun expert n’est sorti de son rôle » : « Ils n’ont ni orienté ni porté de jugement normatif sur les propositions des citoyens… ». Nous voilà rassurés.