Médiologie
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26. Médium 26

« Santé : nouvelles techniques, nouvelles croyances »

Janvier-mars 2011

par

Publié le : 29 novembre 2015

Pourquoi un numéro de Médium sur « santé, nouvelles techniques, nouvelles croyances » ? Parce qu’un médiologue s’intéresse aux machines et aux transformations qu’elles impriment à nos croyances dans le vrai, le juste ou l’efficace, tout comme à notre confiance dans ce qui fait autorité.

Parce qu’il s’intéresse également aux transmissions du savoir et des pratiques spécialisées et donc aux supports et aux institutions qui organisent cette traversée du temps.

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Ouverture
par Monique Sicard et Paul Soriano

Pasteur en héritage
par Alice Dautry

Directrice générale de l’Institut Pasteur, Alice Dautry a bien voulu répondre à nos questions. En précisant le fonctionnement atypique de cette institution-phare. En éclairant de l’intérieur quelques récentes crises de confiance. En réaffirmant, au-delà de l’héritage de Pasteur, le bien-fondé de ce qui pourrait être l’inlassable devise d’un traitement scientifique des maladies, à la fois ambitieux et modeste : dans l’état présent des risques encourus et des savoirs à disposition « le mieux possible ».

Grandeur et servitudes hospitalières
par Lucien Gérardin

L’hôpital public serait-il devenu un grand corps malade, écartelé entre mercantilisme et bureaucratisme, d’un côté sommé de devenir une entreprise de production de soins, et de l’autre accablé par une surcharge de tâches gestionnaires et techniques ? Préférant les pratiques aux discours, notre revue s’est tournée vers un homme de terrain à longue vue pour saisir les rouages de l’hôpital réel, celui des soignants, des malades et des cadres administratifs.

Médecine 2.0
par Dominique Dupagne

L’outil révolutionnaire qu’est Internet révolutionne également l’exercice de la médecine. Prolifération des connaissances, démocratisation de l’information, nouvel activisme du patient… Va-t-on un jour sauter la case médecin ? Au profit de quelles médiations nouvelles ?

Espérances de vie
par Jean de Kervasdoué

Les indices statistiques le montrent : malgré de cruelles inégalités planétaires, l’espérance de vie ne cesse de progresser. Mais, au même moment, nos systèmes de soin sont en crise, morale, politique et financière. Comment expliquer ce déphasage ?

La psychiatrie dans toutes ses étapes
par Quentin Debray

La psychiatrie contemporaine s’écarte désormais d’un obscurantisme qui l’a longtemps ralentie. Elle se veut pragmatique et compréhensible. Cela ne veut pas dire qu’elle s’est simplifiée. Les facteurs incriminés dans la constitution d’une pathologie sont sans doute plus nombreux qu’autrefois et leur maîtrise justifie de faire appel à des thérapeutiques variées et complémentaires.

Des mots sur le mal
par Gérard Danou

Médecin et homme de lettres, Gérard Danou diagnostique, dans la prétendue « crise de la médecine », une carence de la parole. Au discours à sens unique, au règne de la langue de l’expertise désaffectée, il oppose, références à l’appui, le vrai dialogue et l’ humanité du langage.

De l’eau bénite à la Contrexéville
par François Durand-Gasselin

La connaissance scientifique s’arrache sur un fond symbolique, plus ou moins latent et persistant ,dans nos mentalités. Culture et savoir s’imbriquent remarquablement dans le cas de l’eau et du sel. La démystification a un coût. En témoignent les libres propos d’un religieux, aussi respectueux du savoir objectif que de nos besoins subjectifs d’imaginaire.

Knock médiocrate
par Daniel Bougnoux

Modernité prémonitoire d’un personnage littéraire… En 1923, Jules Romains, poussant la satire du fanatisme médical aux limites, préfigurait peut-être une société de soins à venir.

Critique de la raison thérapeutique
par Christiane Vollaire

Le fossé entre soignants et patients, entre administration hospitalière et usagers de la médecine serait lié, dit-on, à un excès de rationalité scientifique. D’un côté la froide rigueur du savoir, de l’autre, les émotions, le « ressenti ». Cette conception dualiste qui vise à restaurer la valeur des sentiments, à faire appel à l’ « humanité » du médecin, à proposer « l’humanisation » des hôpitaux, témoigne d’un défaut d’analyse, d’une mésinterprétation de la « rationalité ».

Pour une culture de la prévention
par Michèle Froment-Védrine

Cesser d’opposer prévention et soin ; mieux articuler l’hyperspécificité médicale avec des principes d’hygiène traditionnels ; faire appel à la responsabilité du « cyberpatient » : revenant sur ses nombreuses expériences de médecin spécialiste de la Santé publique, Michèle Froment-Védrine dégage les lignes de force de ce qui pourrait être, en France, une grande politique de santé.

Bonjour l’ancêtre : Hippocrate

Hippocrate le Grand, né vers 460 av. J.-C dans l’île de Cos et mort vers 370 av. J.-C à Larissa, est un médecin grec du siècle de Périclès, considéré comme le « père de la médecine ». Il a révolutionné intellectuellement la médecine en Grèce antique, en instituant cet art comme une discipline distincte des autres disciplines de la connaissance auxquelles elle avait traditionnellement été rattachée. Il a fait ainsi de la médecine une profession à part entière.

Salut l’artiste : Rembrandt, Méditations anatomiques
par Monique Sicard

Rembrandt a vingt-six ans lorsqu’il réalise La Leçon d’anatomie. Le dualisme irriguant le tableau n’est pas une tocade. Il se retrouve tout au long de l’œuvre du peintre. Aux uns, l’âme immortelle. Aux autres, le corps, potentiellement en décomposition.

Un objet : l’ordonnance
par Paul Soriano

Le mot « ordonnance » a de nombreux synonymes. L’usage le plus ancien (XIIe siècle) apparaît dans l’ordre politique… On rencontre des ordonnances dans l’ordre juridique (ordonnance d’acquittement prononcée par un juge) ou administratif (ordonnance de police, de paiement), dans l’ordre artistique (spécialement en architecture), logique et logistique (l’ordonnancement d’un processus), etc. Sans oublier le képi ou le revolver d’ordonnance (réglementaires) et l’officier d’ordonnance ou aide de camp.

Pense-bête
par Régis DEBRAY

Proche-Orient et procrastination
S’il n’est de paradis que perdu, il n’est de bonne Terre Promise que remise à plus tard. Moïse était au parfum. Il s’est bien gardé de franchir le Jourdain…

Le Fleuve bleu ou l’éternel retour
Un café chic en terrasse, dominant le Huangpou, à l’heure du breakfast. Serveurs chinois, consommateurs blancs. Joyeuses tablées d’anglo-saxons…