Médiologie
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49. Médium 49

« Quelle guerre ? Quelle Victoire ? »

Octobre-décembre 2016

par

Publié le : 17 juillet 2020

Nous serions en guerre contre le terrorisme… Mais comment faire la guerre à un ennemi dont les mots d’ordre archaïques empruntent des moyens de diffusion ultra-modernes ?

Un ennemi qui est chez lui chez nous, et dont le discours et les actes, à la différence des nôtres, ne font qu’un ? Qu’est-ce qu’une « guerre » qui requiert davantage la police que l’armée ? Qu’est-ce qu’une victoire, désormais, et comment s’assurer qu’on l’a remportée ? Comment contraindre l’adversaire à reconnaître sa défaite, sans qu’un nouvel avatar du vaincu n’ajoute une nouvelle guerre à celle que l’on croyait gagnée ?

Et que faire enfin de ces doutes face à un ennemi qui, lui, ne doute de rien ?

Sous la direction de François-Bernard Huyghe

Sommaire

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Ouverture : La faiblesse des armes
par Régis Debray et François-Bernard Huyghe

En 2002, Les Cahiers de médiologie (n°13) publiaient « La scène terroriste » pour avertir nos lecteurs, entre autres choses depuis avérées, du « paradoxe des violences politiques à venir : proliférer partout, ne triompher nulle part et partout renaître. » Y était en particulier analysé le lien traditionnel d’un mode d’action aussi ancien que répandu avec la vidéosphère et les nouvelles scénographies de l’image. Nous n’avons pas été démentis par l’actualité…

Vaincre ou convaincre

Clausewitz, réveille-toi !
par François-Bernard Huyghe

On ne peut vaincre le terrorisme mais on peut vaincre des groupes terroristes. À condition de viser leurs forces morales autant que matérielles.

Notre djihad
par Paul Soriano

L’EI conduit une guerre de mille ans dans un nouveau monde des réseaux où c’est l’ennemi qui lui fournit ses ressources, comme à un alien. Pour reconquérir nos âmes et nos territoires aliénés, nous devons à notre tour, en échange, faire notre djihad. Sur nous-mêmes.

L’éloquence du massacre
par Philippe-Joseph Salazar

Le Califat inscrit la rhétorique au cœur de sa stratégie. Chaque acte de violence porte un message. Le massacre, c’est le médium.

La contamination par l’image
par Margaux Chouraqui

Daech déploie une stratégie de l’image qui mobilise et relaie les initiatives du terrain : chaque prise de vue devient une prise de guerre.

Les réseaux du chaos
par Pierre-Marc de Biasi et Clara Schmelck

Le hashtag, nerf de la guerre. Du compassionnel #JeSuisCharlie de 2015 à l’agressif #Nice_Attack qui glorifie le carnage du 14 juillet, il se pourrait bien que, sur ce terrain aussi, Daech (#ISIS, #EI, #Daech) ait pris une longueur d’avance sur les démocraties.

L’école de la guerre
par Jacques Billard

C’est avec des enfants et des élèves que l’on fait des citoyens et des soldats. Faut-il les préparer à affronter l’ennemi de demain ? Et si oui, comment ?

La victoire incertaine

La guerre au sein des populations
par le Général Vincent Desportes

Autrefois la guerre séparait le militaire du civil, comme le front de l’arrière. Désormais, quand il doit combattre au milieu des populations, le soldat doit apprendre à maitriser sa puissance pour accroître son influence.

Quand la victoire se défile
par Olivier Kempf

Que la guerre était simple quand il suffisait d’imposer la paix au vaincu. Après la dissuasion, la supposée cyberguerre, et le djihad sans fin, la victoire n’est jamais acquise.

Le meurtre pour les nuls
par Nicolas Mazzucchi

La technologie met l’arme à la portée de tout un chacun, et pire : les objets les plus banals peuvent devenir des armes. La guerre de tous contre tous ?

Théâtres de guerre
par Émeric Lhuisset

Quand on photographie un combattant il prend la pose, il joue son propre rôle. Même la violence la plus crue appelle une mise en scène.

L’histoire jugera
par Pierre Conesa

Vaincre, c’est annexer la postérité. Qui perd vendredi dimanche triomphera.

Mémoires de guerres

Déboulonnades
par Monique Sicard

Le bronze est censé immortaliser la victoire. Mais toute statue est destinée à être un jour abattue, rarement relevée et plus surement vouée à l’oubli.

Réduire au silence
par Robert Dumas

Le vainqueur impose le silence au vaincu. À moins qu’il l’oblige à se confesser. Soumis au questionnaire l’écrivain Ernst Von Salomon riposte par l’ironie.

1918 : quelle victoire ?
par Jacques Lecarme

Après une terrible guerre, une drôle de victoire : les vainqueurs doutent et les vaincus espèrent.

1940 : quelle guerre ?
par Clément Sigalas

Peut-on se croire encore en guerre quand les armes se sont tues ? La mission du Résistant consiste d’abord à persuader une population trop vite rassurée qu’il faut poursuivre le combat.