Premier média de la relation humain et foyer intense de communication, un visage s’avance surchargé de tensions et de projections imaginaires qui en font la cible d’une foule d’interventions techniques, depuis les cosmétiques et diverses prothèses jusqu’à la chirurgie de la face.
Combien de muscles sous un sourire ? Pourquoi les animaux n’ont-ils pas de visage ? Comment passe-t-on de la face au visage, de l’avoir à l’être et des téguments de la chair au fantôme voltigeant d’une âme ? La question du visage précède, et permet de préciser, ce qu’on appelle depuis Heidegger la « question de la technique », ainsi que les limites éthiques ou relationnelles du verbe faire. « Faire face » ne se ramènera jamais à fabriquer celle-ci : on doit plutôt se faire à son visage, ou faire avec lui. Tour à tour fenêtre et miroir, exposé et néanmoins invisible pour son porteur, l’écran ou l’écrin du visage n’a d’existence qu’intermédiaire. D’où son formidable intérêt pour une médiologie.
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Cahiers de médiologie
Faire face
N° 15, 2e semestre 2002, coordonné par Daniel Bougnoux
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Publié le : 12 janvier 2024. Modifié le : 23 juin 2024
Tout visage dit l’identité irremplaçable de la personne : à chacun le sien. Mais ce visage, auquel nous suspendons nos ineffables différences, n’aura jamais la calme existence d’une chose.
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