Sommaire
Le médium cerveau est-il remplaçable ?
par Douglas Hofstadter
Les rapports de notre cerveau avec notre pensée sont-ils du même ordre que ceux du médium avec le message ? Jusqu’où pouvons-nous améliorer les performances du software en changeant de hardware, par exemple en remplaçant nos neurones par du silicium ? Douglas Hofstadter répond ici à de retentissantes annonces qui extrapolent à partir des avancées de l’ordinateur. Un problème médiologique radical s’y trouve saisi à bras-le-corps : quel lien entre l’esprit et les machines ?
À quoi sert un chef d’orchestre
par Michel Tabachnik
Juché sur un podium depuis le XIXe siècle, ce personnage vedette de la scène musicale est l’un de ceux qui incarnent le mieux la fonction médiatrice. L’extrême visibilité qu’il doit à sa médiatisation occulte ce que son rôle a d’étrange. En quoi consiste au juste son travail ? Et pourquoi est-il indispensable ? Questions toutes pratiques que nous avons naïvement posées à un homme du métier.
Corps transparent, esprit nouveau
par Monique Sicard
On ne peut franchir le seuil d’un cabinet médical sans en ressortir avec une image de son propre corps. Ce corps désormais révélé, par des technologies à évolution rapide, a d’importants effets culturels, autant sur l’image que nous avons de nous-même que sur la nature même de l’acte clinique.
« Fabulous Labs »
par Paul Soriano
La « dématérialisation » donne lieu à bien des utopies. Les nanotechnologies, à défaut de nous libérer de la matière, promettent de transformer sévèrement notre rapport pratique avec elle. Notre modèle industriel se voit remis en cause par des applications qu’inspire l’analogie entre le traitement informatique des bits et celui des atomes.
L’obscène, la scène et le secret
par Daniel Bougnoux
Représenter, théâtralement parlant, suppose une rampe, et des coulisses ; loin de tout montrer, celles-ci mettent en valeur une absence. La recherche de la sensation, du direct, d’une visibilité forcenée et d’une emprise grandissante sur les corps caractérise à la fois les propositions « cruelles » de l’art contemporain et le fonctionnement ordinaire des médias. Entre scène et obscène, où passe aujourd’hui la ligne rouge dans nos représentations artistiques, médiatiques, politiques ?
L’indomptable résilience de la belote
par Pierre d’Huy
La notion de résilience est de nature à éclairer la transmission au quotidien, ses déchirures et ses sutures. Il n’y a pas que des ruptures de chaîne irréparables. Il peut y avoir des accidents heureux. Le jeu de cartes en fait partie. Affaire sérieuse.
Vie et mort d’une discipline : la polémologie
par François-Bernard Huyghe
Comment se perd une idée magnifique ? L’histoire de la polémologie1 (science de la guerre, terme inventé par Gaston Bouthoul en 1942) fournit un exemple parfait de projet intellectuel incontestable en son principe, capable de mobiliser quelques années des talents exceptionnels, mais non de perdurer ni de transmettre.
Le kamikaze, erreur de traduction
par Miura Nobutaka
« Kamikaze (kamikaz) n.m. (mot jap., vents divins). 1. En 1944-1945, pilote japonais volontaire pour écraser son avion chargé d’explosifs sur un objectif ; cet avion. 2. Par ext. Personne téméraire qui se sacrifie pour une cause. » (« Le Petit Larousse »). L’expéditive extension du nom aux attentats-suicides fait l’affaire du communicant. Pour savoir si elle est historiquement et culturellement fondée, nous avons demandé à un ami japonais d’éclaircir son sens original.
Parasite
par Jean Berthier
On trouvera ici le scénario du film de court métrage « Parasite » tel que l’enregistrement cinématographique ne l’a pas encore changé. On peut le lire en imaginant le personnage principal sous les traits de Carlo Brandt et en entendant les voix d’Émilie Mazoyer et de Daniel Mesguich sous les mots respectivement de Muriel, l’animatrice radio, et d’Alexandre Nahon, le sexologue psychothérapeuthe.
Bonjour l’ancêtre
François Arago (1786-1853)
par Monique Sicard
Salut l’artiste
Wang Qingsong
par Françoise Gaillard
Wang Qingsong habite dans un quartier de Pékin sans qualité. Chez nous, on parlerait d’une banlieue. C’est là aussi qu’il travaille. Dans un vaste bâtiment industriel désaffecté qu’il partage avec trois autres artistes... L’endroit est austère. Totalement vide, même, à l’exception d’une grande table traditionnelle de calligraphe. Au mur, ses plus récentes photographies. Les plus sombres aussi. Comme si Wang Qingsong refusait de vivre avec sous les yeux l’Éden consommatoire kitsch dont son travail, depuis la fin des années quatre-vingt-dix, exhibe ironiquement la facticité.
Un concept
Mémoire
par Louise Merzeau
Symptômes
Publisophie/philocité, par Daniel Bougnoux
Le coton mondialisé, par Louise Merzeau
Avignon 2006, un pas en avant, deux pas en arrière, par Robert Dumas
Falstaff’s stories par marcel maréchal, Roger Bensky
Basket, survet, market ou homo basketicus, homo democraticus ? par Robert Damien
Éloge d’une errante, Antoine Perraud
Une rentrée bien assise ? Un socle en stock ? par France Renucci