Un lieu pour faire lien
par Maryvonne de Saint Pulgent
Séminaire des Treilles, 25 au 29 août 2008. Accueillis par Maryvonne de Saint-Pulgent, les médiologues et leurs invités ont investi Les Treilles pour interroger la formation et l’entretien des « corps » sociaux : comment se constituent, et se maintiennent, un parti, une église, une équipe, un clan ou un « mouvement » ?…
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De bas en haut, du grégaire animal à l’ordre religieux, de l’amour cellulaire au parti totalitaire, l’esprit de corps a noué des communautés qui ont su résister au temps…
Nous les poissons
par Pierre d’Huy
Dans la nature, les premiers animaux qui viennent à l’esprit quand on parle de groupe sont les célèbres grégaires qui vivent en colonies sociales stables, comme les abeilles, les fourmis ou les termites.
Nous la cellule amoureuse
par Daniel Bougnoux
De l’auteur du Libertinage au chanteur lyrique des poèmes à Elsa, du romancier qui fixa dans Les Cloches de Bâle ou Aurélien d’inoubliables amours jusqu’au vieillard homosexuel de Théâtre-roman, quels usages de l’amour propose Aragon, que nous apprend-il sur le nouage érotico-politique ?
Nous les dominicains
par Antoine Lion
Le couvent dominicain de Saint-Jacques, à Paris (1218), a huit siècles d’existence. Antoine Lion en a fait partie au cours des quarante dernières années. Comment une identité religieuse traverse-t-elle les siècles ?
Nous les grands corps
par Noël de Saint Pulgent
Les micro-sociétés que sont les grands corps de l’État veillent sur l’intérêt général. Nos grands commis ont leurs rites et leurs connivences. Voyage au cœur d’une exception française que le monde nous enviait naguère, mais désormais contrainte de s’adapter.
Nous les communistes
par Gérard Belloin
Comment faire les pires choses avec les meilleures intentions du monde ? Comprendre l’« esprit de parti » exige de déposer sur le divan la faucille et le marteau. La lucidité d’un ancien permanent nous aide à psychanalyser un mal du siècle.
Nous les ligueurs
par Paul Soriano
La Ligue du Nord témoigne, à l’italienne, du conflit des allégeances qui affecte de nos jours l’animal politique sollicité par des « nous » hétérogènes, entre fraternité réduite au semblable, résilience du « nous » national et interpellation universaliste des droits de l’homme.
Nous les Européens
par Stephen Spoiden
Comment des « nous » européens peuvent-il en faire un seul ? On a commencé par l’économie, mais comment donner à l’Europe une cohésion symbolique ? Si être c’est s’opposer, d’où surgira l’être européen, entre l’Amérique et le monde arabo-musulman ? D’un renoncement peut-être aux arbitrages militaires, au profit d’un renforcement des normes et du droit ?
La génération
par Pierre-Marc de Biasi
Degré zéro de l’appartenance, la génération en est peut-être la forme la plus active : c’est un destin. Il hante et structure un célèbre roman d’amour.
Le Clan
par Michel Erman
La construction du sanctuaire mondain (noyau, clan, salon) met en lumière les lois du collectif. Généralissime de la guerre sociale, madame Verdurin préfigure les valeurs et tactiques de l’ordre politico-médiatique.
La troupe
par Jacques Lecarme
Tout comme la paix marque le retour au « on », la littérature de guerre illustre excellement le passage du « je » au « nous ». Allemands et Anglais se montrant, sur ce chapitre, plus convaincants que les Français…
La chorale
par Catherine Bertho-Lavenir
Le chœur est une singulière façon de faire corps. Ce « nous » recomposé assigne à chaque chanteur une place et une tâche précises. C’est dans la mise en œuvre de la partition que se fabrique le passage du « je » au « nous ». Étude de cas.
L’équipe
par Robert Damien
Nous parlons d’esprit scientifique, d’esprit des lois, des peuples, d’esprit de corps et même d’Esprit-Saint pour qualifier ce qui inspire une totalité agissante, qui dépasse quelquefois ce qu’on en attendait. De même que l’esprit vient aux jeunes filles, l’esprit vient à l’équipe. Par quels voies et moyens ?
Le lycée
par France Renucci
Sous une forme minuscule et brouillonne, le journal du lycée marque la première cristallisation d’un « nous » extrafamilial. Il a ses lettres de noblesse. Mais de rebelle qu’il était, le voilà devenu officiellement recommandé.
Le mouvement
par Marcel Bénabou
Des bricoleurs ont fait brigade, une petite bande est devenue un collectif rayonnant qui a imposé sa marque dans le champ littéraire. L’Ouvroir de littérature potentielle offre un bel exemple de nouage d’un « nous ».
La télé
par Thomas Weber
La télévision, comme chaque média, forme son propre public : elle crée un « nous » qui ne se réduit pas à une addition d’individus. Mais les signes de dissolution apparaissent aujourd’hui au sein de ce « nous télévisuel », en proie à de nouvelles formes d’hybridation et de transformation.
La Toile
par Louise Merzeau
Parce que mondes réel et virtuel sont solidaires, les pratiques réticulaires affectent les régimes de l’être-ensemble, non seulement par contestation ou court-circuit, mais aussi par contamination. Notre vie sociale, publique ou privée, sera de plus en plus régie par les logiques de traçabilité, de recyclage et d’interactivité induites par la gestion numérique de nos rapports. Identité, légitimité, responsabilité… l’ensemble des droits de cité sont appelés à se redéfinir, par réaction, hybridation ou mutation.
Le réseau social
par Karine Douplitzky
Septembre 2008. Le site Facebook vient de passer le cap des 100 millions d’utilisateurs dans le monde – un exploit, pour une société créée il y a quatre ans. Cette montée des réseaux sociaux annonce d’un changement en profondeur de la Toile qui s’oriente vers le tout « social » (social media, research , shopping, advertising, etc.) et révèle le nouage de nouvelles formes du « nous ».
Trois questions posées à…
1. Vous formez partie d’un collectif. Cette appartenance vous rend-elle heureux ?
2. Cette identité collective vous donne-t-elle le sentiment de vous limiter ? En un mot, peut-elle aussi vous rendre malheureux ?
3. Voyez-vous des améliorations à apporterà votre communauté d’adoption ?
Matignon, par Dominique de Villepin
La région, par Michel Vauzelle
Les Français libres, par Daniel Cordier
Le Quai, par Alain Dejammet, ambassadeur de France
Le monastère, par Frère Anselme
La loge, par Charles Conte
L’armée de terre, par Serge Camus
Le sous-marin, par Stephan Meunier
La police, par Marie Lajus
Le gang, propos recueillis par Frédéric Ploquin
La musique, par Alain Meunier
L’équipe de tournage, par Alain Corneau
Le labo, par Pierre-Marc de Biasi
La rédaction, par Antoine Perraud
Le club sportif par Denis Tillinac
Pense-bête
par Régis DEBRAY
Nous, les gens de lettres… Du gendelettre en saltimbanque : il faut mettre en rapport la substitution dans la presse de l’interview à la critique… et le mouvement de Panurge qui pousse à publier toutes sortes d’écrits confidentiels et de fonds de tiroirs.
Salut l’artiste
Gérard Fromanger. L’atelier fraternel par Régis Debray
Autour de la série Bastilles-dérives par Karine Douplitzky
Bonjour l’ancêtre
Saint Paul, par Régis Burnet
Un concept : l’homme-fracture
par Pierre Chédeville
Les crimes barbares de Gilles de Rais, il y a plus de cinq cents ans, et les attentats de New York au xxie siècle, ont eu ce triste privilège de métamorphoser aussitôt leurs auteurs en légendes noires de l’Occident. Ni Beria, ni Himmler ne sont devenus des figures populaires du Mal… Pourquoi cette cristallisation sur les crimes d’un grand seigneur de France et d’un fils de grande famille saoudienne ?
Symptômes
Le théâtre du boulevard par Monique Sicard
Gran Torino par Pierre Chédeville
Le journal de Barthes par Jacques Lecarme
Les morts vivants par Régis Burnet et Aliam Karim Rizzi
Le nous dessous-dessous par Daniel Bougnoux
L’invention d’une thébaïde par Danièle Giraudy
Un objet : le rasoir (et la barbe !)
par Robert Damien
Éloge du rasoir. Introduction à une petite métaphysique de la barbe… King Camp Gillette (1855-1932) a changé la face de l’homme. Comment ?