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35. Médium 35

« Ruptures techniques et continuité culturelle »

Avril-juin 2013

par La Rédaction

Publié le : 15 avril 2013

La critique médiologique souligne les attaches mal élucidées entre nos équipements ou médiations techniques d’un côté et nos performances symboliques de l’autre

En demandant ce que font nos outils successifs aux formes de l’esprit, elle met à mal du même coup les permanences ou les substances supposées stables : si tout dépend toujours, à quelque degré, d’un facteur technique plus ou moins caché, et si ces techniques sont par excellence le marqueur de l’Histoire, alors il faut admettre que nos points fixes sont eux-mêmes mouvants. Cette hypothèse, nous avons voulu la vérifier sur le terrain concret d’un certain nombre de disciplines ou de professions, en demandant à différents interlocuteurs ce que la révolution informatique a changé dans leur pratique. Lire la suite de l’introduction, « L’immuable et le mutant »

Sommaire

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L’immuable et le mutant

par Daniel Bougnoux et Régis Debray

Soldat augmenté, victoire fragilisée

par Caroline Galactéros-Luchtenberg

La guerre a-t-elle changé de nature ou de visage avec la révolution numériques ? Quoi qu’il en soit, la surpuissance technologique des armées occidentales n’est nullement synonyme de suprématie sur le terrain.

Révolution médicale

par Lucien Gérardin

Dans quelle mesure l’essor sans précédent des technologies numériques affecte-t-il l’exercice de la médecine, et à quelles mutations conduit-il ? Quelles en sont les promesses ou les possibles périls ?

Du « soin »

par Frédéric Worms

Comment le temps technique rencontre-t-il le temps médical, et notamment cette somme obscure d’actes et d’attitudes que résume la notion de « soin » ? Et comment cette notion, à son tour, sous le terme anglais de care, a-t-elle débordé ce contexte pour instituer un « paradigme » majeur des sciences sociales ? Philosophe du soin, Frédéric Worms précise ici quelques enjeux et difficultés de cette approche transdisciplinaire. Entretien avec Daniel Bougnoux.

Le paradoxe du continu

par Jean-Yves Chevalier

Le numérique favorise étrangement une dissolution des discontinuités. Dans tous les domaines : aménagement de l’espace, représentation des rapports sociaux, place assignée à l’humanité dans la vision du monde. Mais ne s’agit-il pas d’une illusion de continuité ?

Musique, l’élargissement des possibles

par Michel Tabachnick

Tant dans l’édition que dans la composition et l’exécution de la musique classique ou savante, l’informatique a apporté de considérables facilités et améliorations. Mais, outre que la technologie n’est pas responsable d’une certaine désertion du public, on ne peut y voir qu’un moyen de plus offert à l’imagination créatrice.

L’écoumène à l’ère numérique

par Jean-Louis Tissier

Notre manière d’habiter le monde, notre écoumène, et de le connaître par la géographie a-t-elle été radicalement bouleversée par les NTIC ? Les cataractes de pixels nous masquent-elles les paysages ? L’ubiquité du GPS nous prive-t-elle du sens du chemin ? Réponse d’un maître géographe.

L’archéologie virtuelle

par Julien Chanteau

L’image d’Épinal de l’archéologue couvert de poussière nettoyant méticuleusement au pinceau les bords d’une jarre millénaire constitue un topos fort de notre imaginaire collectif. Dans le même temps, l’usage de la 3D pour la restitution de sites et monuments archéologiques donne à voir au grand public une archéologie hypermoderne…

Une locomotive dans la forêt vierge

par Émilie Frémond

Qu’aurait répondu Breton à la question de savoir ce que l’ordinateur ou les « nouvelles technologies » faisaient à l’activité surréaliste ?

La littérature fait de la résistance

par Hélène Maurel-Indart

Les grands bouleversements en littérature ne sont pas redevables à ses moyens de production ou à ses canaux de transmission. Ils accompagnent en les exprimant les ruptures de nature idéologique, sociale et politique. L’usage esthétique du langage ne survit-il pas aux révolutions techniques ?

Lire Jules Verne aujourd’hui ?

par Jean-Paul Dekiss

Dès lors que le progrès n’est plus notre mythe porteur, l’auteur des Voyages extraordinaires doit-il être renvoyé au musée ? La parution récente de quatre romans de Jules Verne dans la collection « Pléiade » pose la question de l’actualité de ce chantre des transformations techniques.

Apocalypse now

par Régis Debray

Un certain ton apocalyptique semble gagner les meilleurs essais contemporains. Le temps pivote sur ses gonds. Évidents sont les effets des ruptures instrumentales. Faut-il pour autant dire adieu aux soubassements constitutifs de la condition humaine ? Il est permis d’en douter.

Viscosités pragmatiques

par Daniel Bougnoux

Le flot des innovations ou des marchandises nous pousse en avant pour trouver du nouveau ; cette course impitoyable a pourtant sa butée dans nos relations pragmatiques, qui valorisent un temps lent et long, et changent l’obstacle de l’archaïsme en gage de succès. L’effet jogging des médiologues demande à être explicité.

Bonjour l’ancêtre

Edmond About et la momie du logis

par Antoine Perraud

Edmond About (1828-1885), normalien de la promotion de 1848 – qui comptait Francisque Sarcey et Hippolyte Taine –, interrogea la modernité avec une naïveté calculée ; celle qu’allait revendiquer la médiologie en regardant avec application le doigt du prétendu sage censé montrer la lune.

Salut l’artiste

Guy Limone

par Françoise Gaillard

Guy Limone est un artiste qui joue avec les mots, avec les chiffres, avec les formes, avec les couleurs, avec le désordre du monde dissimulé sous un empilement de statistiques.

Pense-bête

par Régis Debray

Petitesse des grands, grandeur des petits.
Remise dans le rang.
L’heure de vérité.
Mon contemporain, mon ennemi.
Futurisme libanais.
À propos d’une baisse de tonus.
Cloisonnements

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