Médiologie
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Des artistes salués par Médium

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Publié le : 23 novembre 2015. Modifié le : 7 août 2020

Guy Limone, par Françoise Gaillard (Médium 35)

Guy Limone est un artiste qui joue avec les mots, avec les chiffres, avec les formes, avec les couleurs, avec le désordre du monde dissimulé sous un empilement de statistiques.

Pas de buzz pour Théo par Pierre-Stéphane Murat (Médium 32-33)

Deux destins se sont croisés en ce début d’année : Golden Globes, Bafta, Césars, puis Oscars, ce fut l’assomption au ciel mondain et médiatique d’un objet filmique peu identifiable, The Artist, cependant que, double disparition, passait dans les oubliettes de l’actualité la mort de Théo Angelopoulos, ce démiurge du cinéma. D’un côté, l’apothéose du make believe contemporain sous couleur d’un revival du passé de l’autre, la condamnation à l’invisibilité, la damnatio memoriae de qui s’est ingénié à forer l’histoire pour éclairer le présent. Soit un succès abusif et une grave ingratitude.

Miguel Chevalier, par Françoise Gaillard (Médium 31)

Jean Tinguely et ses machines insensées. Par Paul Soriano (Médium 30)
On a commémoré en 2011 le vingtième anniversaire de la disparition de Jean Tinguely. Cet artiste plasticien suisse né le 22 mai 1925 à Fribourg et décédé le 30 août 1991 à Berne est surtout connu pour ses « installations » en mouvement, qui ne sont pas seulement destinées à être vues, car certaines émettent des sons ou même des odeurs, tandis que d’autres peuvent être parcourues, habitées pour ainsi dire. Tinguely : nom prédestiné qui sonne comme un cliquetis mécanique pour ce bricoleur opiniâtre de machines énigmatiques, inquiétantes ou cocasses, amicales ou sadiques, bouffonnes ou diaboliques, mais toujours résolument inutiles, voire insensées : Nonsens-Maschinen, comme on dit en (suisse) allemand.

Lucio Fanti, un si beau camp de vacances. Par Régis Debray (Médium 29)

Peut-on être à la fois ironiste et poète ? Dedans et dehors ? Lyrique et satirique ? Peut-on à la fois épouser intimement le passé d’une illusion et le tourner subtilement en dérision ? Si on a beaucoup de talent, oui. Car c’est un art très difficile, tant, dans nos habitudes, l’empathie et la distance s’opposent. C’était l’art de Milan Kundera dans ses premiers romans. C’est celui de Lucio Fanti dans ses tableaux « soviétiques ».

Bernard Plossu, l’autorité du flou, par Monique Sicard (Médium 27)

« On a voulu faire de moi le symbole du gars qui fait des flous mais je fais aussi des photos nettes. » « On a dit que j’étais un photographe méditerranéen mais je photographie partout, par tous les temps. » Bernard Plossu casse les catégories et les enfermements. Il aime les trucs, les expériences, les amis, la vie. Ce qu’il est : un chercheur de bouts du monde, luttant contre le convenu, se lançant dans la course à la démythification. De fait, Le Jardin de poussière, collection singulière d’une vingtaine de photographies petit format – 11,4 x 7,6 – aux gris superbes et d’une netteté quasi précieuse, en hommage ou référence aux daguerréotypes des débuts, côtoie les flous des corps, des trains, des dunes, des camions, des cow-boys et des cimetières de voitures. À peine étions-nous habitués aux tremblements que Plossu lançait une nouvelle provocation : après tant de vibrations, le contemplatif et la précision dérangent.

Rembrandt, Méditations anatomiques par Monique Sicard (Médium 26)

Il faut penser La Leçon en noir et blanc. Cligner des yeux. Dans la lumière, le corps du cadavre, l’âme des médecins. Dans l’ombre, le crâne du mort, le corps des vifs. Dans l’obscurité, le livre. Dans la clarté, la chose et l’exercice d’un enseignement. En clair, les mains. En noir, les pieds. Rembrandt a vingt-six ans lorsqu’il réalise La Leçon d’anatomie. Le dualisme irriguant le tableau n’est pas une tocade. Il se retrouve tout au long de l’oeuvre du peintre. Aux uns, l’âme immortelle. Aux autres, le corps, potentiellement en décomposition. On peut s’étonner, ici, de ce choquant retour sur terre d’un corps-cadavre en cours de dissection.

Ernest Pignon-Ernest : Le perce-muraille (Médium 24-25)


M14

Ndary Lo, dialogue de résonances

par Éliane Burnet

Des personnages, de taille plus qu’humaine, au corps composé d’un treillis de fers à cheval et de fers à béton, enferment des têtes de poupées de Celluloïd, des os et des matériaux indistincts, pierre ou bois. Ndary Lo pratique ce qu’il a érigé en méthode, le « daptaïsme » en récupérant et adaptant les matériaux les plus divers qu’il ramasse sur des chantiers de construction, la plage de Gorée, les lieux d’exposition, ou qu’il achète chez les professionnels de la récupération : ces déchets deviennent une sorte de rampe de lancement vers des significations inattendues

M13

Armand Gatti

par Antoine Perraud

Il avait donc tenu la promesse qu’avait exigée de lui sa mère : « Sois toujours le premier en français, sinon tu essuieras le derrière des riches toute ta vie, comme moi. » Quant à son père, avant toute épreuve scolaire, il lui faisait boire un demi-verre de vin mélangé à un demi-verre de café, puis ouvrait la porte et hurlait : « Va leur montrer ce que sait faire le fils d’un anarchiste ! »

M12

Parce qu’il aimait prendre des photos

Hommage de Louise Merzeau à Jean Baudrillard

M11

Piotr Kowalski

par Monique Sicard

Kowalski nous entraîne en une ronde vertigineuse. Avec gravité. Il sait que l’on peut, sans bouger, voyager, franchir les frontières, lui dont la ville de naissance fut polonaise, puis soviétique, puis ukrainienne. Occupée, nazifiée, réoccupée.

M10

Louise Merzeau

par Régis Debray

Pour joindre l’acte à la parole médiologique, la monstration à la prédication, il faut plus que du talent, il faut de l’audace. Louise Merzeau ne manque ni de l’un ni de l’autre. Elle s’implique comme artiste, dans ce qu’elle explique théoriquement, par concepts. Écrivain et photographe, graphiste et imagière, elle a l’hybridité heureuse et radicale. L’hypersphère, elle nage dedans, elle vit avec, elle en fait un exercice visuel et quotidien. Ses montages ne sont pas les illustrations a poster>>iori d’une thèse d’université ou la transposition sur écran d’une idée du monde : ce sont les symptômes d’un travail en cours, celui du monde d’aujourd’hui, tel qu’il se fabrique, se visionne et se vit en chacun de nous, sur et par l’écran.

Jean Baudrillard photographe

M9

Wang Qingsong

par Françoise Gaillard

Wang Qingsong habite dans un quartier de Pékin sans qualité. Chez nous, on parlerait d’une banlieue. C’est là aussi qu’il travaille. Dans un vaste bâtiment industriel désaffecté qu’il partage avec trois autres artistes… L’endroit est austère. Totalement vide, même, à l’exception d’une grande table traditionnelle de calligraphe. Au mur, ses plus récentes photographies. Les plus sombres aussi. Comme si Wang Qingsong refusait de vivre avec sous les yeux l’Éden consommatoire kitsch dont son travail, depuis la fin des années quatre-vingt-dix, exhibe ironiquement la facticité.

M8

Andy Goldsworthy

par Daniel Bougnoux

Fixé en Écosse, ce land artist – ou « sculpteur environnemental » – représente moins la nature qu’il ne la manifeste 1 ; optant résolument pour un art de l’immanence, il n’ajoute pas au monde mais il combine des forces vives et des formes déjà données.

M7

Cinq entrées dans l’œuvre de Philippe Hurteau

par Louise Merzeau.

À l’heure où la plupart des images transitent par des écrans, peindre est plus que jamais un acte de résistance. Mais là où de nombreux peintres méprisent les objets visuels ambiants et se retranchent dans l’abstraction, Philippe Hurteau choisit au contraire de regarder cette nouvelle visibilité en face. Son objectif : interroger ce qui reste du regard, quand celui-ci s’élabore à travers des flux d’électrons.

M6

Federica Matta

par Joan Simon

Il y a quelque chose dans les répétitions obsessionnelles de Federica Matta, dans ses accumulations, dans ses formes décoratives et dans ses maisons imaginaires qui la rapproche sans l’y confondre de l’art brut.

M5

Opalka

par Françoise Gaillard

Sur des toiles de dimension constante, Opalka aligne des nombres qui se suivent selon une progression arithmétique. Un jour de 1965, avec un pinceau trempé dans de la peinture blanche, il a tracé le chiffre 1 dans le coin gauche du canevas, et ce geste, résultat d’une longue méditation sur l’art, a décidé de toute son œuvre et de toute sa vie.

M4

Jean Le Gac

par Régis Debray

Pour qui y se prend, çui-là ? Un prof de dessin qui joue au démiurge canonisé ! On met en scène, en belle compagnie, ses Adieux à l’art aux Gobelins de Beauvais et pour faire bonne mesure, on a déjà logé ses collections au Musée Jean Le Gac (avenue Gambetta, 75020 Paris). Et puis quoi encore ?

M3

Pierre-Marc de Biasi

La sacralité doit beaucoup à la pesanteur et à la taille… L’étonnant, avec Pierre-Marc de Biasi, est que ce retour au primordial, qui a, comme tout changement d’échelle, sa part de merveilleux, prenne la forme consistante et nécessaire d’une création artistique

M2

Nisa (Nisa Chevènement)

par Régis Debray

Il y a quelque chose de paléolithique, d’immémorial et de matriciel dans ces démiurgies miniatures. Sa glaise est une cire, son soleil, un bec de gaz, son souffle, une spatule. Et le cosmos qui sort de ses mains, à mi-chemin entre un décor de théâtre et un tohu-bohu.

M1

Jean-Louis Faure

par Régis Debray

Le petit-fils du grand historien de l’art Élie Faure (1873-1937) pratique la sculpture à texte. Ce faisant, il ne déroge pas à la grande lignée familiale. Il la détoge. Il a remplacé la pompe rhétorique du grand-père par la pompe à vélo. Rébus, calembour visuel, clin d’œil et parodie…



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